À Bordeaux, le 23 septembre 2013

Monsieur le Ministre,

À vous, qui visitez notre département aujourd’hui, il faut que nous témoignions d’un fait d’importance.
Non, en Gironde, la rentrée ne s’est pas faite de façon apaisée !
Non, en Gironde, la rentrée n’a pas été réussie !
En cette rentrée, des directeurs d’écoles de Gironde n’ont pas bénéficié de leurs jours de décharge hebdomadaire pour assumer leurs tâches de direction, pourtant si lourdes en début d’année.
En cette rentrée, des enseignants de Gironde qui travaillent à temps partiel ont dû se rendre tous les jours à l’école car il n’y avait personne pour compléter leur service.
En cette rentrée, nombre d’écoles de Gironde ont été déstabilisées parce que les personnels complétant les temps partiel ont été déplacés à plusieurs reprises. Certains élèves ont vu défiler plusieurs enseignants dans leur classe.
En cette rentrée, en Gironde, 25 écoles n’ont pas eu d’ouvertures de classe alors qu’elles approchent ou dépassent les seuils. Une quinzaine d’entre elles ne peuvent accueillir de nouvelle classe car les communes n’ont pas les moyens d’agrandir ou de construire de nouvelles écoles. Pourtant, l’évolution démographique ne cesse de croître dans notre département avec 2400 élèves de plus encore cette année.
En cette rentrée, en Gironde des centaines d’enfants attendent des enseignants spécialisés de RASED et sont en souffrance à l’école.
Mais, Monsieur le Ministre, les choses ne s’arrêtent pas là.

Aujourd’hui, 52 professeurs des écoles stagiaires doivent stopper net leur formation pour aller occuper des classes et pallier le manque de personnels dans de nombreuses écoles. 52 nouveaux enseignants qui connaîtront une entrée dans le métier pire que celle qu’ont pu connaître les enseignants débutants des années précédentes.
Monsieur le Ministre, cette rentrée est la vôtre. Et il n’est pas acceptable que par bien des aspects elle soit pire que les précédentes.
Il nous faut d’urgence 50 personnels supplémentaires. Pour permettre aux directeurs de disposer de leur temps de décharge. Pour permettre l’exercice à temps partiel. Pour permettre à 52 professeurs des écoles stagiaires d’avoir la même entrée dans le métier que les autres.
Il nous faut aussi, Monsieur le Ministre, vous rappeler la situation particulière de la Gironde. Avec un taux d’encadrement (P/E) de 5, la Gironde est en queue de peloton des départements. Il faudrait 263 postes pour atteindre le P/E national (5,20) or la dotation n’a été que de 111.
Plus de 12 écoles ont des moyennes supérieures à 30 (25 en RRS) en maternelle, plus de 10 écoles ont des moyennes supérieures à 28 (25 en RRS) en élémentaire, plus de 9 écoles ont des moyennes supérieures à 25 en RRS.
C’est pourquoi nous réclamons depuis des années un plan de rattrapage de 300 postes pour la Gironde, afin que nos élèves aient les mêmes conditions de scolarité que tous les élèves de France.
Monsieur le Ministre, vous qui visitez notre département aujourd’hui, veuillez prendre en compte notre situation et y apporter les réponses en terme de moyens dont les élèves et les enseignants de Gironde ont besoin.
Monsieur le Ministre, nous souhaiterions pouvoir profiter de votre venue afin de pouvoir vous exposer plus en détail nos requêtes.
Notre situation nécessite des réponses concrètes qui ne peuvent attendre une nouvelle rentrée.

Le SNUipp et la FSU ont interpellé le Ministre de l'EN lors de sa visite à Bordeaux le 23 septembre

Le SNUipp et la FSU ont interpellé le Ministre de l'EN lors de sa visite à Bordeaux le 23 septembre